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22 décembre 2010

Cadavre Exquis - Histoire N° 4

CHAPITRE 1 - MAUVAIS REVEIL  (Rod42)

Ca ne vas pas bien.
Pas bien du tout.
Depuis mon réveil, (mais suis-je bien sorti du sommeil?) impossible de bouger du lit. Toute tentative pour en sortir se solde immédiatement par une nausée incontrolable et l'impression qu'un petit malin s'amuse à transformer ma cervelle en shushi avec un couteau de chasse.

Pas moyen non plus d'aligner deux souvenirs cohérents de ma soirée de la veille.
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Tout juste un visage halluciné penché au dessus d'un bol d'où s'échappent des parfums suspects.

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Et aussi ce masque, que je n'ai sûrement pas rencontré sur les boulevards du 8eme arrondissement.masques_zimbabwe

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Même ma chambre est bizarre.
La porte, là. Celle qui est en train de s'ouvrir !
Normalement c'est un mur.

CHAPITRE 2 - LA CHAMBRE  (Janick)

Une porte ???? Son grincement est insupportable pour ma pauvre tête. Une lueur. Derrière, ces yeux qui me fixent, m’hypnotisent, m’appellent.JPCadavreexquis1_small


Se lever, absolument se lever !

D’un effort surhumain, je pose un pied, puis les deux, par terre. Le sol tangue. Un premier pas. Un second. S’éloigner de cette porte, vite, très vite ! Où est la sortie ? A l’opposé.
Je titube. Il fait sombre. Et les murs, où sont donc passés les murs ? Un grillage poussiéreux m’empêche de progresser. Soleil levant. Mon ombre m’agresse !

JPcadavreexquis2_small

CHAPITRE 3 - LE PASSAGE (Rod42)

Moitié courant, moitié rampant, j'arrive à progresser. Ce que j'avais pris pour la lumière du jour n'est que l'éclat de néons qui projettent un éclairage brutal sur ce qui ressemble bien à un couloir.
La texture du grillage a changé. Les mailles se font plus lâches. Un trou enfin. Derrière, encore un couloir. Mais au bout, une lueur différente qui semble indiquer une possibilité de sortie.

path_ot_hell_small

Je mapproche.C'est bien une sortie, enfin si on veut.
Toutes dents dehors, un homme (?) m'y attend:
"Bravo ! Juste à l'heure! Bienvenue ! Notre star est là, on va pouvoir pouvoir commencer le tournage !"

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Comprend rien à ce qu'il me raconte.

Les paroles sont amicales, le sourire est accueillant.

Quelque chose me dit pourtant que je devrais quand même me méfier.

CHAPITRE 4 - SILENCE, ON TUE (JP)

Il fait chaud, très chaud. Une dizaine de personnes me regardent ramper. Je me lève, balaie mon jean d’un revers de main. Une fille aux cheveux bleus  me dévisage, m’enveloppe du regard. J’ai encore plus chaud. Soudain, une sono d’enfer éclate dans cette petite pièce. Le champagne coule à flots. Un nain, hurlant de rire, me tend une coupe : « Longue vie à notre vedette ! ». Je lève mon verre. Les spots colorés éclaboussent les murs.

Cadavre_Reveillon023b_small

Je n’arrive pas à quitter des yeux cette fille qui m’a souri. Lentement, d’une démarche langoureuse, elle se rapproche d’un coin plus sombre. Elle se penche avec élégance, et ramasse discrètement un objet resté par terre. L’homme à la caméra est juste dernière moi. D’un grand geste du bras, il ordonne brusquement le silence. Tous se figent. Des gouttes de sueur coulent lentement sur mon visage. Je sens son souffle dans mon cou. Il me susurre « A toi de jouer… »

Cadavre_Nuit02_036_small

La fille se retourne vivement, un révolver à la main…

CHAPITRE 5 - FEU !  (Rod42)

Je me sens pâlir. Je tente de plaisanter,
"J'espère qu'il est chargé à blanc !"

"Ah, eh bien non. La Production tient absolument au réalisme des scènes!" répond Miss BlueHair,
"D'après ce que l'on m'a dit, ce sont même des balles explosives. Tu n'auras pas le temps d'avoir mal !" conclut-elle en éclatant de rire.

Et elle presse la détente.

Elle avait tort, ça fait mal. Horriblement mal.
Encapsulé dans ma douleur, je me sens transporté dans un kaléidoscope de couleurs, loin... loin... de plus en plus vite

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La souffrance ne s'atténue pas. L'impression de déplacement, elle, diminue et finalement disparaît.
Ma vision se stabilise.
Je découvre un lieu étrange qui pourrait être un ascenseur ou un monte-charge. Il se remplit d'êtres étranges aux mouvements mécaniques, dont les yeux regardent sans voir, comme reflétant quelque horreur indiscible.

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CHAPITRE 6 - LA VITRINE  (JP)

Cadavrexquis_JP_Q4_C6_01_small

Le plus étrange, cette foule entièrement silencieuse. Après un dernier soubresaut, le monte charge stoppe son ascension. Nous sommes en plein centre de la ville. Il fait nuit. Il pleut. Des talons hauts claquent sur la chaussée. Une femme. J’essaie de crier, d’attirer son attention. Aucun son ne sort de ma bouche. Ses pas décroissent, elle ne nous voit pas, et s’éloigne dans la lueur des néons.

Une porte s’ouvre. Cinq d’entre nous sont poussés sans ménagement dans cet antre obscur. Nous voici nus, nos pieds foulent une moquette épaisse. « Je vais vous préparer », lance une voix anonyme. Sensation de piqure, mes yeux se ferment, irrésistiblement.

Cadavrexquis_JP_Q4_C6_02_smallo

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Sortie du tunnel. Un air de jazz flotte dans l’air.
J’ai perdu mes cheveux. A mes cotés, une compagne se matérialise. Elle est belle. Elle est blonde. Ses vêtements neufs respirent le luxe. Impossible de bouger. Elle regarde fixement vers l’extérieur, elle aussi immobile.

Noël approche : de nombreux passants arpentent ces voies piétonnières, les bras chargés de cadeaux.

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CHAPITRE 7 - AFRICAN SPELL  (Rod42)

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Le temps a passé. Je me suis habitué.
Parfois on me déplace.
Je change de vitrine, de vêtements.
Curieusement, je vieillis, alors que ma compagne d’infortune conserve son apparence juvénile.
Elle semble considérer avec étonnement ma progressive décrépitude.

masque_smallo

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Pourquoi ?
Durant toutes ces années d’immobilité, je me suis posé cette question des millions de fois.
Aujourd’hui, je crois savoir.

Le masque, dont j’avais le souvenir confus au début de cette histoire, c’est celui d’un jeteur de sorts africain que j’avais, lors de banales vacances, imprudemment défié du haut de mes convictions d’européen rationnel.

Sa vengeance est impitoyable et sans appel.

A moins que….
 

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A suivre...

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